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Bits and Bobs
27 juillet 2011

Tomatoland

Extraits traduits de "Tomatoland", par Barry Estabrook.

"Selon Monica Ozores-Hampton, spécialiste en cultures maraichères à l'Université de Floride, un plant de tomate ne peut pousser en Floride : "là-bas, le sol ne contient pas d'azote, donc il ne pourra pas pousser. La terre ne retient pas l'humidité, aussi, à moins d'arroser régulièrement, il mourra certainement. Et si, d'une manière ou d'une autre, il parvient à survivre, les insectes, les bactéries et les maladies fongiques le détruiraient."

Comment alors, la Floride peut-elle être le lieu de production d'un tiers des tomates consommées par les américains ? Comment la tomate est-elle devenue le fruit qui rapporte le tiers du revenu de la région ?

D'un point de vue purement botanique ou horticole, vous seriez un imbécile si vous essayiez de produire des tomates dans un endroit comme la Floride. Le défi commence par le sol lui-même. Ou plus précisément par l'absence de sol. Bien qu'une région au sud de Miami ait un sol de gravier calcaire, la plupart des tomates de l'état poussent dans le sable. Pas un terreau sablonneux, pas un sol sableux, mais du sable pur. [...]

A cause du climat doux, les organismes et les insectes causant des maladies ne sont pas détruits par le froid, le blizzard ou le gel qui les auraient tués dans les zones de culture plus froides. Les nuisibles, les champignons et les bactéries restent vigoureux tout au long de l'année.

[...]

Avec toute l'aide qu'elles peuvent obtenir de leurs amis les produits chimiques, et en admettant qu'elles ne seront pas détruites par le froid ou les ouragans, les tomates de Floride seront prêtes pour la récolte en 10 à 15 semaines. Prêtes pour la récolte, mais pas mûres pour autant.

Une tomate industrielle de Floride est cueillie alors qu'elle est encore dure et verte, puis transportée à l'usine d'emballage, où elle est gazée à l'éthylène jusqu'à ce qu'elle acquière artificiellement une apparence de maturité.

Dès les années 20, les ingénieurs agro-alimentaires ont conclu qu'aucune tomate artificiellement mûrie grâce à l'éthylène n'aurait jamais le goût ni la texture d'une tomate mûrie naturellement. Dans les champs, tous les fruits qui montrent le moindre rosissement, sans parler de rougissement, sont laissés à pourrir ou sont récupérés par des "glaneurs" qui, en échange d'une petite somme d'argent sont autorisés à pénétrer dans les parcelles récoltées. Ils cueillent ces fruits colorés et les revendent à des restaurants locaux, à des primeurs ou sur des marchés de "glaneurs".

Ce n'est pas que les producteurs ne peuvent pas emballer des fruits arrivés à complète maturité. Ils l'ont fait par le passé. Mais produire des fruits mûrs exige des cueillettes fréquentes sur une longue période, ce qui est coûteux. Il est bien plus profitable pour eux et leurs gros clients - supermarchés et fast-foods - de ramasser et vendre des tomates qui sont récoltées en deux ou trois passages, encore vertes, dures à en être indestructibles, avec la peau lisse, et qui auront encore une durée de vie de deux semaines sur les rayons. Le goût n'entre pas dans l'équation. "Pas un consommateur ne goûte une tomate au supermarché avant de l'acheter. Je n'ai jamais raté une vente à cause du goût", dit un producteur. "Les gens veulent juste quelque chose de rouge à mettre dans leur salade"."

Source

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Commentaires
B
Ionisation : Ok, c'est noté, je vais chercher !
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M
on le fait déjà très bien en france.... dans des usines de ionisation, pour ce que j'en avais lu il y a 2-3 ans....<br /> écoeurante, cette société de fric....<br /> et après on nous fera la morale avec le réchauffement climatique, le respect de dame nature pour laquelle l'homme est un méchant prédateur à liquider et blablablabla.... bande d'hypocrites!
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